Le Syndrome d’accrochage

Syndrome D'accrochage - Centre Kinesis

Description de la pathologie
Mécanisme de blessure et de défense du corps
Traitement traditionnel
Traitement Kinesis

Description de la pathologie
LE SYNDROME D’ACCROCHAGE

Ce syndrome compte plusieurs synonymes tels : empiètement, conflit sous-acromial, tendinite de la coiffe des rotateurs, de buttement ainsi qu’impingement.

Pour bien comprendre le syndrome d’accrochage, il faut garder en mémoire que l’épaule est une articulation qui comporte plusieurs structures contenues dans un espace restreint.

L’épaule est une articulation très mobile dont les structures osseuses s’emboîtent mal puisque la tête humérale est trop imposante pour la cavité glénoïde de la scapula (l’omoplate). Cette différence de taille engendre une instabilité (l’épaule est donc plus sujette aux blessures telles les luxations). Afin de contrer cette instabilité, les muscles de l’épaule jouent un rôle majeur et doivent travailler harmonieusement et efficacement pour solidifier et stabiliser l’épaule. Pour offrir le maximum d’efficacité, les muscles stabilisateurs doivent non seulement être suffisamment forts et souples mais ils doivent également contracter et relâcher à des moments bien précis dans le mouvement.

Parmi ces muscles stabilisateurs, les plus importants sont regroupés sous l’appellation de « la coiffe des rotateurs ». Comme le nom l’indique, ces muscles viennent coiffer, envelopper l’épaule et ils servent à stabiliser la tête humérale dans la glène. Ces muscles initient le mouvement en permettant aux os d’être bien centrés et orientés dans la direction de mouvement recherchée.

La coiffe des rotateurs est formée par quatre muscles. Celui qui est le plus souvent lésé est sans contredit le supra-épineux (anciennement appelé sus-épineux.)  Nous retrouvons aussi les muscles infra-épineux (sous-épineux ou infra-spinatus), le sous-scapulaire ainsi que le petit rond (teres minor).  Bien que la longue portion du biceps ne fait pas officiellement partie de la coiffe des rotateurs, elle joue un rôle de stabilisation fonctionnel important parce que son tendon est intra capsulaire (implanté en profondeur dans l’articulation).

Le syndrome d’accrochage se définit par le tendon du supra-épineux qui frotte sur le ligament coraco-acromial créant, ainsi, une irritation au niveau du tendon. La douleur apparait sur la face antérieurede l’humérus.

Les mouvements de  flexion (élever le bras vers l’avant), d’abduction (élever le bras sur le côté) et de rotation externe de l’épaule (tourner le bras vers l’extérieur)  deviennent restreints et douloureux.

 

 

 

 

Voici des exemples de mouvements douloureux qui peuvent susciter un syndrome d’accrochage :

  1. A.   Mouvements de tous les jours : 

1)    Attacher la brassière à l’arrière (douleur d’étirement)

2)    Se peigner les cheveux

3)    Visser une vis à la hauteur des épaules ou plus haut

4)    Tourner une poignée de porte

  1. B.   Gestes sportifs :

1)    Natation : Au crawl, l’action de ramener le bras juste avant que la main entre dans l’eau et, parfois, pendant la traction (mouvement du bras dans l’eau)

2)    Canoë : Juste avant de plonger la pagaie dans l’eau

3)    Volleyball : Juste avant l’impact et pendant l’impact lors d’un smash ou un service

4)    Tennis : Lors du service

 

Le supra-épineux fait partie d’un groupe de muscles nommé « la coiffe des rotateurs ». Ces muscles ont pour but de stabiliser la tête humérale dans la glène (qui est l’articulation de l’épaule).

Le mécanisme de blessure est souvent associé à un mouvement répétitif comme dans les sports ou les métiers dont le bras passe au-dessus de la tête (ex : baseball, tennis (service), volley-ball (smash), natation, water-polo, peintre, menuisier, briquetier, tireur de ligne etc.).

L’irritation se produit souvent sur le tendon du sus-épineux dans le défilé acromio-huméral (l’espace entre la tête humérale, l’acromion et le ligament coraco-acromial). À cause de cette irritation, notre corps est forcé à « réparer » la lésion créée par le frottement du tendon. Cette réparation (ou inflammation) crée un tissu plus fibreux et épais (cicatrice) qui diminue l’espace à l’intérieur du défilé acromial. Si cette situation n’est pas corrigée rapidement, le syndrome peut progresser et devenir chronique. Cela pourrait créer un petit cercle vicieux;  mouvement de natation, irritation du tendon sur le ligament coraco-acromial (dû à un espace plus restreint), inflammation (réparation du tissu lésé) qui suscite un tissu cicatriciel (tissu plus épais) et le processus se répète.

 

 

  • B. Mécanisme de blessure et de défense du corps :

La douleur fait en sorte que notre cerveau veut protéger la région blessée en provoquant un  spasme de la coiffe des rotateurs pour empêcher le mouvement de l’épaule (articulation glenohumérale).

 

Si on n’agit pas assez rapidement, le spasme peut s’étendre au niveau des stabilisateurs de l’omoplate: le grand dentelé, petit pectoral (situés à l’avant), l’élévateur de la scapula, les rhomboïdes et le groupe de trapèzes (situés à l’arrière).

 

 

Le but de tout cela est de rendre toutes les structures autour de l’épaule le plus immobiles possible (comme un plâtre) pour permettre une guérison totale.

 

 

 

 

 

Afin d’illustrer  l’apparition d’un syndrome d’accrochage, citons l’exemple d’un nageur élite qui s’entraîne au crawl. Lors de ce type de nage, le nombre de coups de bras effectués par semaine est phénoménal. Les mouvements au-dessus de la tête, répétés à de maintes reprises, (lors  de la phase de  recouvrement et de traction du bras) peuvent facilement irriter le tendon du supra-épineux par frottement.

Imaginez-vous une piscine de dimension olympique donc un bassin de 50m de longueur.

Un  nageur de haut niveau au crawl effectuera entre 20 à 28 coups de bras par longueur.  Ces nageurs s’entraîneront  pour 5 à 8 km par entraînement et effectueront entre 8 et 12 entraînements par semaine dans la piscine, c’est-à-dire qu’ils nageront  environ 50 km  par semaine.

En sachant qu’il faut parcourir 20 longueurs de piscine dans un bassin de 50m afin de parcourir 1km, exécuter 50km revient à faire 1000 longueurs. 1000 longueurs fois 24 coups de bras par longueur représentent pas moins de 24 000 coups de bras par semaine. (Pour le crawl et le dos, l’utilisation des bras est alternée (unilatéral) alors on divise ce nombre par 2 : ce qui revient à effectuer 12 000 coups de bras par bras par semaine). Cela veut dire que le tendon du sus-épineux passe à proximité du ligament coraco-acromial 12 000 fois par semaine.

En plus de ce mouvement répété des milliers de fois dans l’eau, il ne faut pas oublier que des erreurs techniques et la fatigue pendant l’entraînement peuvent provoquer un mouvement imparfait qui engendrera une tension inutile sur les structures. De plus, les mauvaises postures, le manque de souplesse ou un déséquilibre musculaire, des particularités anatomiques (un acromion plus prononcé et donc moins d’espace pour le tendon), une surcharge de renforcement musculaire, des blessures antérieures, une position de sommeil inadéquate, etc… vont également influencer l’épaule de ce nageur.  En tenant compte des mouvements reliés à son sport et de sa vie quotidienne, force est d’admettre que plusieurs facteurs peuvent irriter le tendon et ainsi provoquer douleur, spasmes et diminution fonctionnelle du nageur.

Une fois que la problématique s’installe…

La douleur est apparue. Elle est vraiment désagréable, envahissante. Elle nous empêche de faire notre sport préféré, de performer. Elle nous gâche la vie, même lorsque nous ne bougeons pas. Elle nuit à notre sommeil et finit par affecter notre caractère…Que faire?

Devrions-nous consulter et si oui, qui aller voir? Est-ce que la douleur va disparaître par elle-même? Devrions-nous prendre des médicaments ou passer des tests médicaux? Combien de traitements seront nécessaire afin de retrouver notre bien-être et notre fonction? Devrions-nous continuer mon sport?

La première chose qu’il faut savoir c’est que chaque cas est différent. L’être humain a beau se ressembler d’un individu à l’autre, il reste que chacun a son propre système de régulation et de réactions. Ce qui convient à un peut être complètement inutile ou même nocif pour quelqu’un d’autre. Il faut donc apprendre à se connaître et parvenir à reconnaître ce qui est bon pour nous.

Il s’avère toujours difficile de savoir vers qui se tourner pour gérer notre blessure. Il y a tellement de thérapies et de style de thérapeutes que ça peut devenir étourdissant. Et, si je prenais une pause, est-ce que la problématique et tous ses désagréments ne disparaîtraient pas comme magie, comme ils sont apparus?

 

Traitement traditionnel

Dans la phase aiguë, le premier but de l’approche traditionnelle est le soulagement de la douleur (en venant contrôler l’inflammation). La prescription d’un anticapitaliste.”>anti-inflammatoire sera donc envisagée dans presque tous les cas, pour une période d’environ deux semaines. Comme toute blessure en phase aiguë, les règles du G.R.E.C. seront conseillées au patient : Glace / Repos / Élévation du membre blessée / Compression. Autrement dit, on évite les mouvements douloureux, l’effort et on applique de la glace au moins trois fois par jour (en attendant 2h entre chaque application) pour un maximum de 20 minutes et il faut répéter ce protocole pour environ deux semaines. Il n’est pas rare que le patient reparte du bureau du médecin avec une prescription pour de la physiothérapie en poche, généralement des sessions de deux fois semaine pour trois à six semaines seront conseillées.

 

Traitement Kinesis

Le rôle du thérapeute du Centre Kinesis lors de la première visite est de diminuer la douleur pour permettre au système nerveux de ralentir ses mécanismes de protection du corps.  Avant de vous expliquer ce rôle face à la douleur et aux mécanismes de protection, on doit comprendre ces derniers.

Notre premier but sera donc de diminuer la douleur pour permettre au système nerveux du patient de baisser la garde rapidement. De cette façon, le patient évitera d’être pris dans le cercle vicieux infernal du mécanisme de protection du corps.

Le mécanisme de protection est normal et même souhaitable pendant une courte période de temps (phase aiguë), mais au bout de quelques jours, il devrait disparaître. S’il est encore présent après quelques semaines, le cycle de la douleur chronique se manifeste et le cercle vicieux devient une pénible réalité nuisant à notre qualité de vie.

Voici comment le cycle peut être vécu :

Tous les symptômes ressentis durant le cycle engendre une diminution de la qualité de vie.

Pour diminuer l’inflammation et la douleur, nous utilisons une panoplie de thérapies.

Grâce aux aiguilles d’acupuncture placées le long des méridiens, l’acupuncteur obtient une réponse du système nerveux qui permet de faire relâcher les spasmes. L’acupuncture améliore aussi la circulation et l’énergie favorisant la récupération.  Un courant électrique peut aussi être ajouté afin d’augmenter l’efficacité de la technique. Généralement, les bienfaits de l’acupuncture se font sentir rapidement dès les premiers rendez-vous.

La fasciathérapie spécifique permet des résultats étonnants. Elle nous permet de créer de l’espace dans les tissus mous autour du tendon du sus-épineux permettant une évacuation des déchets métaboliques. En effet, le processus inflammatoire et, par conséquent, celui de guérison dégradent des agents chimiques et ces débris finissent par s’accumuler dans la région affectée. La fasciathérapie spécifique est une méthode douce qui nous permet de dégager et d’ouvrir le fascia. C’est comme si on allongeait une enveloppe trop serrée nous empêchant de bien respirer et de bien faire circuler le sang. Une autre image est qui explique bien l’effet de la fasciathérapie est un corset trop serré qu’on détache. Les tissus deviennent moins serrés, les circulations sanguine et lymphatique s’améliorent. La région sera mieux nourrie et mieux nettoyée.

Le kinésithérapeute sportif va effectuer un travail très spécifique à l’ endroit de la blessure, c’est-à-dire le sus-épineux, ses synergistes  (infra-épineux, petit rond), son antagoniste (sous-scapulaire) ainsi que les stabilisateurs de l’omoplate (rhomboïdes, complexe des trapèzes, grand dentelé et élévateur de l’omoplate). Par des techniques de fasciathérapie locale et d’étirements myofasciaux, le kiné-sportif parviendra à faire relâcher les muscles et leurs enveloppes pour créer de l’espace et réduire les spasmes protecteurs. Une fois le schéma protecteur éliminé et la douleur partie, le kiné sportif reprogrammera les paramètres des muscles stabilisateurs de la coiffe des rotateurs par des exercices proprioceptifs spécifiques. En moyenne, trois à cinq rendez-vous devraient être prévus pour bien gérer ce problème. Le kiné sportif fera appel à ces confrères en acupuncture, en ostéopathie ou en shiatsu pour compléter si besoin est.

L’ostéopathie, principalement à cause de sa thérapie crânienne, permet de diminuer les tensions, les douleurs et l’inflammation à distance.

Une fois que l’inflammation et la douleur seront contrôlées, notre objectif sera de faire relâcher le muscle associé au tendon, c’est-a-dire le sus-épineux, avec des techniques de rapprochements et d’étirements myofasciaux légèrs (nous parlons ici de thérapie myofasciale). Nous poursuivrons notre travail vers un relâchement plus global en visant le relâchement des muscles synergistes (les muscles qui aident le muscle touché à faire son geste : sous-épineux, petit rond et sous-scapulaire).

Les traitements seront ensuite orientés pour que la personne retrouve sa mobilité articulaire normale au niveau des structures reliées à l’épaule telles que la colonne cervicale et dorsale, les côtes, le sternum, les clavicules. Pour travailler au niveau articulaire, vous pouvez consulter les masso-kinésithérapeutes ou les ostéopathes.

Pour travailler plus en profondeur, parce que les organes (à cause de leurs liens nerveux, ligamentaires et fasciaux) peuvent aussi influencer la mobilité de l’épaule, voyez un ostéopathe.

Une fois que la mobilité et que la souplesse sont de retour, la balle est dans votre camp pour bien maintenir le retour à l’activité sportive et à la vie active sans douleur. Un programme d’exercices de proprioception, de posture, de respiration, d’étirements et de renforcement (si des déséquilibres musculaires ont été trouvés) vous permettront de repartir du bon pied. Les massothérapeutes sportifs spécialisés en réhabilitation sportive pourront vous enseigner le tout.

 

Information sur le mécanisme de protection?